Introduction
Les pentes abruptes dominent une grande partie de Maurice et de Rodrigues. Un développement mal planifié sur des zones de forte pente peut accroître les risques de glissement de terrain et d’érosion importants du fait de la perte d’eau rapide lors de précipitations extrêmes. L’utilisation inconsidérée de ces pentes peut réduire la stabilité de ces zones tout en exposant davantage les populations de bas-versants aux inondations et aux glissements de terrain.
Valeurs de l’écosystème
Qualité des paysages
Partie intégrante et vitale de l’industrie touristique en pleine croissance, les pentes abruptes représentent les caractéristiques visuellement les plus saillantes du pays et constituent le gros des AONB (Areas of Outstanding Natural Beauty) terrestres. Les touristes visitent activement les points de vue panoramiques.
Habitat faunique
Les zones de forte pente constituent le dernier refuge pour de nombreuses plantes et animaux endémiques de Maurice qui auraient autrement disparu.
Pressions et impacts
Construction
La principale pression exercée sur les pentes abruptes est liée aux intérêts des zones bâties adjacentes et en expansion, afin d’obtenir une vue dégagée sur le paysage environnant. L’impact de la construction mal conçue le long des zones à pente modérée sur de nombreuses zones de beauté est remarquable. Le plus remarquable est le développement actuel sur les pentes nord du Morne, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008.
Feu
Les feux allumés délibérément constituent une menace récurrente dans de nombreuses zones plus sèches comme la Montagne des Signaux, le Corps de Garde et Mt St Pierre. Les feux sont allumés pour induire une nouvelle croissance de l’herbe qui est utilisé comme pâturage pour bétail et chèvre ou la combustion sèche feuilles des champs de canne à sucre avant la récolte.
Plantes exotiques envahissantes
Plusieurs zones des flancs des montagnes sont envahies par des herbes exotiques sujettes aux incendies ce qui entraîne une augmentation des taux d’érosion dans les zones envahies par les herbes. Même en l’absence de feu, la plupart des pentes abruptes sont envahies par des plantes exotiques qui déplacent progressivement les plantes indigènes.
Activités d’élevage de cerfs
Les défrichements de végétation sur les pentes abruptes pour créer des pâturages et des zones de chasse au cerf sont très courants à Maurice. Par exemple dans les monts Bambou et les monts Savanne. Ces zones ainsi dégagées deviennent très exposées à l’érosion des sols.
Animaux exotiques envahissants
La prédation (i.e. les rats, les singes) et la compétition pour les sites de nidification, par exemple, par les pigeons sauvages, sont d’importantes menaces pour les espèces fauniques indigènes utilisant des pentes abruptes, telles que les oiseaux tropicaux ou les faucons crécerelles.
Un certain nombre d’activités plus modestes contribuent à dégrader la végétation dans les zones de forte pente. La coupe de bois, la collecte de plantes rares (les orchidées, les fougères, et les plantes médicinales) et des défrichements à petite échelle pour les plantations de cannabis. La réserve naturelle de la montagne du Pouce en est un bon exemple.